Le 17 avril dernier, je vivais l’épreuve la plus difficile de ma vie: perdre ma mère… Mon tout. Pour vous remettre dans le contexte, ma mère et moi avons vécu sans présence masculine car mon père avait une double vie (cette partie de mon histoire vous la trouverez ICI). Cette histoire de vie nous a beaucoup rapproché. Nous étions fusionnelles. Nous partagions beaucoup de choses ensemble et pendant 34 ans elle a fait partie intégrante de mon quotidien. Pas une semaine sans la voir, pas une seule journée sans l’appeler 4-5 fois, pas un week-end sans partir en vadrouille avec elle et pas une semaine sans aller se balader dans la nature toutes les deux.
Le diagnostic est posé
Puis le 5 juillet 2023, ma mère se rend d’elle même aux urgences car elle crache du sang. Elle fait donc une batterie d’examens puis elle est envoyé à l’hôpital Saint-Joseph à Marseille pour faire des examens complémentaires.
Après des semaines d’attente, le diagnostic tombe: elle est atteinte d’un cancer du poumon gauche et l’opération n’est pas possible aux vues de l’emplacement de la tumeur. À ce moment là, mon monde s’écroule. Depuis le 5 juillet, j’espérais qu’on nous annonce un autre diagnostic…
Place au traitement
Les mois passent et ses chimiothérapies (couplées à de l’immunothérapie) se passent plutôt bien.
À la fin de son traitement, la tumeur est passée de 10cm à 3,5cm et l’oncologue pense qu’elle va pouvoir se faire opérer, malheureusement ça ne sera pas possible… La tumeur est trop mal placée.
Elle commence donc en novembre des séances de radiothérapies pendant 7 semaines, tout en continuant l’immunothérapie toutes les 3 semaines.
Fin décembre elle termine ses séances de radiothérapie et on voit tous le bout du tunnel. L’espoir est a son paroxysme. On y croit vraiment à cette rémission !
Puis cela prend une autre tournure…
Puis, début janvier son comportement change. Elle n’est plus la même… Elle tient des discours un peu incohérent et est très excitée. Je ne reconnais plus ma mère. Elle si discrète et si calme d’habitude.
On se bat avec Laurent, pendant des semaines, pour qu’elle soit admise au service pneumologie à l’hôpital Saint-Joseph mais personne ne nous prend au sérieux. Tout le monde nous dit, qu’elle doit faire une décompensation.
La situation devient très compliquée à gérer pour nous. Elle nous appelle en pleine nuit, fait sauter les plomb de chez elle. Bref, ce n’est plus tenable.
Il faudra attendre le 24 janvier pour qu’elle soit admise à l’hôpital pour des examens.
À partir de là, c’est la descente aux enfers…
Je ne vais pas rentrer dans les détails car ce n’est pas le sujet de cet article mais pour que vous compreniez bien le fin mot de l’histoire, ma mère a eu une mauvaise réaction à l’immunothérapie. Cette dernière lui a déclenché une encéphalite (inflammation de l’encéphale(cerveau, tronc cérébral et/ou cervelet), généralement grave).
La prise en charge à l’hôpital a été très compliquée. Je voyais ma mère mourir à petit feu, entre détresse respiratoire, fausse route, arrêt de la nutrition pendant 9 jours et perte de poids fulgurante, sans compter qu’aucun traitement n’a fonctionné.
Le 19 mars, jour de mon anniversaire, elle me dit même: “je veux mourir”. Je vous laisse imaginer ce que j’ai ressenti à ce moment-là.
L’espoir renaît
Puis un jour, on nous annonce qu’on va devoir la placer dans un établissement de soins palliatifs (comprenez: établissement de personnes en fin de vie). Le choc !
À ce moment précis, je me dis juste qu’elle va remonter la pente grâce à cette nouvelle prise en charge. Mais pour moi ce n’est toujours pas possible qu’elle nous quitte. Peut-être étais-je dans le déni à ce moment-là, mais j’en avais besoin pour tenir le coup.
Notre combat continue donc avec un seul objectif en tête. Lui faire intégrer La Maison à Gardanne.
Une unité de soins palliatifs absolument INCROYABLE (et le mot est faible).
Le 25 mars à 15h00 elle intègre donc cette fameuse Maison à Gardanne.
Après notre expérience de l’hôpital, ce fut le jour et la nuit. Ici, le personnel est bienveillant, personne ne porte de blouse blanche, ni de dénominatif visible particulier, les repas sont cuisinés à partir de produits frais dans les cuisines de l’établissement et pleins de choses sont proposés aux patients (concerts, art thérapie, massages, soins du visage, coiffeur, méditation etc…). Pour couronner le tout, ma mère à sa chambre individuelle avec vue sur les jardins et la nature. On se croirait vraiment comme “à la maison”.
Les premiers jours se passent très bien, on a même l’impression qu’elle remonte un peu la pente. Seulement, au bout de 3 semaines sont état se dégrade à nouveau: elle ne parle quasi plus, elle ne veut plus s’alimenter et dit même à une amie à elle qu’elle veut mourir…
Puis c’est la fin…
Jusqu’au jour fatidique du 17 avril 2024. Je passe une partie de la journée seule avec elle (chose qui n’est pas arrivée depuis janvier car Laurent était à nos côtés tous les jours). Le midi elle mange bien, elle est plutôt éveillée (alors que la veille elle a dormi toute la journée sans manger, ni boire).
Puis, à 15h05, alors que sa cousine et moi-même étions en train de discuter à ses côtés, elle commence à avoir du mal à respirer. Le médecin & l’infirmière arrivent, et là, le médecin m’annonce: “Estelle, venait lui prendre la main, elle est en train de partir…”.
5 minutes plus tard, ma mère a cessé de respirer.
À cet instant, je n’arrive pas à y croire. Je suis effondrée… Pour moi, la vie est inenvisageable sans elle à mes côtés.
Puis rapidement, je me refais le film de ces derniers mois en me disant qu’on aura tout essayé pour la sauver. Nous n’avons pas passé une seule journée sans aller la voir, de janvier à avril, et nous nous sommes battus comme des fous pour la sortir de là.
La maladie a été plus forte mais je sais qu’elle est partie sereine, apaisée, en me tenant la main.
Dès le lendemain, tout s’est enchainé: préparation des obsèques, rendez-vous chez le notaire, gestion des papiers, tri de son appartement et gestion de mon état de santé avec la récente découverte de ma sclérose en plaques. Je n’ai pas trop eu le temps de “vivre” mon deuil.
Le deuil impossible
Une fois, que tout ça s’est calmé, ça a été la descente aux enfers… Mon état de santé s’est de nouveau dégradé (une nouvelle poussée de la sclérose) et le manque est devenu atroce. Je voyais tout en noir, je pleurais toute la journée et j’avais même des pensées suicidaires qui me traversaient l’esprit. Moi qui suis de nature optimiste & souriante, je ne me reconnaissais plus…
Tout ce qu’on a vécu ces derniers mois a été un vrai traumatisme pour moi. Rien qu’en relatant ça par ici, j’ai les larmes qui me montent.
Elle me manque tellement, la vie est si fade sans elle, sans son rire si caractéristique, sans son sourire et sans sa présence, tout simplement. Depuis l’annonce de son cancer, pour moi, la perdre était inenvisageable. Je pensais ne pas supporter sa mort. Pour moi, c’était synonyme de MA mort également.
Pendant cette période de “dépression”, j’ai pris du temps pour moi et j’ai fait appel à de nombreux praticiens holistiques pour m’accompagner au mieux. Sans ça, je ne sais pas comment j’aurais fait.
Aujourd’hui, le manque est toujours là, je pleure encore beaucoup mais ce ne sont plus les mêmes larmes. Je sens que je reprends peu à peu goût à la vie.
Ce qui m’aide aussi beaucoup à tenir c’est de lui parler. De lui partager mes émotions, mes ressentis, mais aussi d’être ouverte aux synchronicités et aux signes que je perçois. Cela peut être un papillon, un oiseau, une sensation sur mon épaule et bien d’autres choses.
Je sais que le chemin est encore long mais je suis bien plus apaisée qu’il y a quelques mois.
Ce qui m’a aidé pour faire face au deuil
- Séances de Reïki avec Aurore Aïta. Pendant 4 semaines, j’avais un rendez-vous hebdomadaire avec Aurore. Ça m’a fait énormément fait de bien. À chaque séance, je sentais mes énergies qui circulaient à nouveau et je repartais plus sereine avec des outils à mettre en place dans mon quotidien (chant thérapeutique, cohérence cardiaque, journaling, parler à ma mère et lui dire tout ce que j’avais sur le coeur etc…). Mais au delà de ça, le fait qu’Aurore recevait des messages de ma maman m’a beaucoup aidé. Je la sentais près de moi !
- Séances de psychothérapie avec Sabrina Beltrando. J’avais déjà commencé un travail sur moi depuis plus de 5 ans. Ces derniers temps, mes séances étaient espacées de 2 semaines, mais là j’ai ressenti le besoin d’y aller toutes les semaines. C’était vital ! Mon espace à moi où je pouvais tout lâcher, sans jugement.
- Massage & bain sonore en plein air avec Laetitia (_Âme_Concept) & Eve (Holy__sound). Un moment incroyable au son des bols tibétains, des bols de cristal, des gongs et des diapasons. Une expérience hors du commun à vivre pour se libérer émotionnellement et pour relancer l’énergie dans le corps.
- Chant thérapeutique avec Chaka Voice. Sandrine propose des minis stages de chant de 2h30. Au programme: exercice de respiration, échauffement de la voix, chant à capella et en version karaoké. En amont on lui envoie 5-6 chansons qui nous ont accompagné dans les épreuves que nous avons vécu, puis le jour J on les chante. C’est fort en émotion mais tellement libérateur. J’ai adoré cet exercice et ça m’a vraiment fait du bien.
- Réflexologie plantaire avec Lucie Monier. Comme d’habitude ces séances permettent de travailler sur nos faiblesses du moment. À savoir qu’en réflexologie plantaire, chaque point correspond à un organe, et chaque organe correspond à une émotion. Cela permet de venir soutenir les organes qui en ont besoin.
Ce qui a aidé ma mère pour faire face au cancer
- Le Centre Ressource est une association loi 1901 à but non lucratif, déclarée le 12 avril 2001 à la sous-préfecture d’Aix-en-Provence par l’oncologue Dr. Jean Loup Mouysset.
C’est un lieu accessible à toutes les personnes atteintes d’un cancer & à leurs proches, pendant et après les traitements. Moyennant un tarif de 40€/mois vous avez accès a un accompagnement thérapeutique complet: psychologues, sophrologues, réfléxologues, esthéticiennes, naturopathes etc…
- Natacha propose de l’art thérapie en visio Arts Terre Happy. Cette méthode dite de soin de support, éclairée par la psychanalyse Freudienne et Lacanienne, consiste à créer les conditions favorables au dépassement des difficultés personnelles par le biais d’une stimulation des capacités créatrices. L’Art-thérapie permet d’aider à mobiliser les forces positives chez une personne en souffrance. Elle permet aux maux de sortir autrement que par des mots dans un espace de rêverie, à travers la créativité, dans un cadre bienveillant. Ma mère a A-DO-RÉ !
- André magnétiseur du côté de Rochegude dans la Drôme. Je vous donne son contact sans problème si vous m’envoyer un mail à lelabbyestelle@gmail.com.
Florence
vendredi, août 30, 2024Coucou Estelle,
ton témoignage est très touchant.
je suis heureuse que tu sois sur ce chemin de libération.
et merci pour toutes les bonnes adresses que tu partages.
Des bises
Florence Tessier (ex Ma Terre 🙂 )
lelabbyestelle
samedi, août 31, 2024Coucou Florence, ravie de te lire 🙂 Merci pour ton commentaire. Des bises